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« Are We Dating the Same Guy ? » : des femmes déçues par les hommes rencontrés sur les applis partagent leurs expériences en ligne

Sur la photo postée sur le groupe Facebook « Are We Dating the Same Guy ? – Paris Ile-de-France », un blond lézarde sur un bateau, sourire détendu et lunettes de soleil sur le nez. Le texte en description contraste avec l’ambiance farniente du cliché : « Hello tout le monde, est-ce que vous avez rencontré ce mec ? (…) Tony [le prénom a été modifié], franco-américain, fait de l’hypnose pour manipuler. »
C’est Charlotte (les témoins de cet article ont préféré garder l’anonymat), enseignante parisienne de 28 ans, qui a écrit ce message. Elle s’est décidée à parler peu après la fin de sa relation avec Tony, rencontré sur Bumble au mois de mars. « Quand on s’est vus pour la première fois, il m’a proposé de m’hypnotiser pour me détendre. Puis c’est devenu une habitude : il me faisait toujours de l’hypnose avant qu’on couche ensemble. J’ai compris plus tard que je n’étais pas en pleine conscience et que c’était une forme d’abus de faiblesse », dit-elle d’une voix blanche.
Charlotte décide de rompre quand elle découvre que Tony fréquente en même temps deux autres femmes, avec lesquelles il applique le même mode opératoire. Elle garde l’impression d’avoir été « manipulée » par un « pervers ». « Ce mec fait la pêche sur les applis, il est sûrement en train de vampiriser d’autres filles. Quand j’ai déposé une main courante, le policier m’a dit que je manquais de preuves. Je veux qu’il soit dénoncé, mais je sais que je ne pourrai pas le faire par la justice, donc je veux que ça passe par le bouche-à-oreille », affirme la Parisienne.
En faisant quelques recherches sur Facebook, Charlotte découvre l’existence du groupe « Are We Dating the Same Guy ? – Paris Ile-de-France », autrement dit, « est-ce qu’on fréquente le même mec ? » Un réseau privé sur lequel 850 femmes partagent leurs mauvaises expériences avec des hommes rencontrés sur des applications comme Tinder, Bumble ou Hinge, avec souvent des photos à l’appui. Les profils décrits vont du trentenaire « trompeur et abusif émotionnellement » au blond qui « donne des rendez-vous sans se montrer », en passant par ce brun souriant qui « fréquente 12 (oui 12) filles en même temps ».
Des récits de ghosting, d’agressions, de tromperies ou de ruptures difficiles se succèdent. L’objectif : se prémunir des comportements déplacés, mensongers ou violents avant un rendez-vous avec un inconnu. Depuis la création du premier groupe Facebook, en mars 2022, à New York, des réseaux similaires sont apparus en Afrique du Sud, en Espagne, en Australie, au Canada et au Royaume-Uni.
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